Cinéma Culture

Cinéma : Tabou de Miguel Gomes

6 avril 2013

Hier soir, je repensais aux films qui ont marqué l’année 2012 et à part quelques uns qui sont sortis du lot de part leur singularité, je n’en ai pas trouvé beaucoup. Le Néant.
Hélas, quand on voit des centaines de films par an, comme moi, on se rend bien vite compte à quel point les films se ressemblent — et ce, autant au niveau de la dramaturgie que de la réalisation.
Bref, tout ça pour dire que c’est très rare d’être encore surpris par un film.

Et puis, j’ai repensé à Tabou de Miguel Gomes, ce film portugais, qui ne m’a pas laissé indifférente. Bien au contraire.
Dès les premières minutes du film, on se demande où le réalisateur veut-il nous emmener avec ce prologue à la fois fascinant et déroutant, qui filme un aventurier dans la savane accompagné de ses serviteurs. On pense d’abord à un film sur la colonisation, filmé en noir et blanc ; et curieusement l’ensemble est très lyrique avec la mélodie au piano.

Après le prologue, s’ensuit une première partie dans le Lisbonne d’aujourd’hui. Pilar, une femme d’une cinquantaine d’années, s’inquiète de l’état de sa vieille voisine qui vit avec sa domestique noire. La vieille femme, aigrie, ne sait plus ce qu’elle dit et on a beaucoup de mal à ressentir de la peine pour elle, si ce n’est de la pitié.
Alors que l’on pourrait penser que Pilar est le personnage principal, elle va totalement disparaître de la scène pour laisser place, dans la seconde partie du film, à la jeunesse de la vieille femme, Aurora.
Ce second chapitre est bien particulier puisqu’il est uniquement conté par une voix-off, celle de l’amant d’Aurora. L’atmosphère onirique est renforcée par les bruits de fond de la nature environnante dans le Mozambique des années cinquante/soixante.
Le film devient alors très sensible puisqu’il nous parle d’une histoire d’amour passionnelle entre Aurora et Ventura, un beau jeune homme mystérieux.
Et on ne peut être qu’happer par la beauté de la photographie, la simplicité et la véracité des mots, ainsi que par le mystère qui émane du film…

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